De nombreuses institutions culturelles en Haïti ne disposent d’aucun site web, un espace essentiel pour diffuser du contenu et préserver les archives. Même lorsqu’elles ont un site internet, on constate souvent qu’il manque de contenu ou qu’il n’est pas régulièrement mis à jour. L’insécurité a profondément impacté le secteur culturel depuis l’hiver 2018. Les bibliothèques sont fermées, et il y a de moins en moins d’espaces pour les débats d’idées. Les festivals se font plus rares. Le ministère de la Culture et ses directions ne semblent pas profiter de cette situation pour créer ou alimenter leurs sites web. Parmi ces institutions d’État : La Bibliothèque Nationale d’Haïti, fermée depuis plusieurs mois, la Direction Nationale du Livre, l’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN), le Musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH) et le Théâtre National d’Haïti. Cette situation montre un manque flagrant d’accessibilité et d’exploitation de leurs archives, qui pourraient pourtant enrichir la connaissance.
La Bibliothèque Nationale d’Haïti
La Bibliothèque Nationale d’Haïti est fermée depuis plusieurs mois après une attaque de bandits qui ont endommagé les locaux. C’est un espace mythique, mais on ne sait pas ce qu’il en est de ses archives ou de ses locaux. Aucun communiqué officiel n’a été émis à ce sujet, et cette situation ne semble pas susciter beaucoup d’inquiétudes dans le milieu universitaire. Lorsqu’on cherche la Bibliothèque Nationale d’Haïti sur internet, on trouve sa page Wikipédia, mais aucune véritable page web. Il n’y a aucun contenu disponible sur l’histoire de la bibliothèque, la recherche d’ISBN ou l’accès aux documents en format papier ou numérique.
Le Bureau Haïtien du Droit d’Auteur (BHDA) ne possède pas de site web. Il y a une page web qui explique brièvement sa mission : « Le BHDA est un organisme public mixte, autonome spécialisé, sous tutelle du Ministère de la Culture, créé par décret le 12 octobre 2005. Il assure, entre autres, la défense des intérêts matériels et moraux des auteurs et interprètes des créations intellectuelles. Le BHDA est le seul organisme autorisé par la loi à percevoir et répartir les droits d’auteurs ». Il n’existe aucun site web qui explique plus en détail sa véritable mission, ses avancées, ou d’offrir des informations sur la procédure d’enregistrement des œuvres (musique, livres, marques, etc.), ce qui constitue un réel problème.
La Direction Nationale du Livre
On se demande s’il existe encore une Direction Nationale du Livre en Haïti, elle est peu active depuis deux ans. Ses prix littéraires sont suspendus sans explication. Cette direction ne possède même pas de site web. Ce serait un moyen idéal de promouvoir la littérature haïtienne : des podcasts, des éloges sur les livres, des documentaires sur la vie des écrivains, mais rien de tout cela n’est disponible. Hélas!
Le Musée du Panthéon National (MUPANAH)
Le Musée du Panthéon National Haïtien, situé au Champs de Mars, au cœur de Port-au-Prince, ne possède aucun site web non plus. Le Champs de Mars est aujourd’hui une zone rouge, et les bandits y sèment la terreur. Un site web pour ce musée permettrait aux visiteurs du monde entier de découvrir certaines archives, collections et l’histoire de ce lieu emblématique. Mais, malheureusement.
Le Théâtre National
Le Théâtre National d’Haïti possède un blog, mais celui-ci n’a pas été mis à jour depuis un certain temps. Ce serait un excellent moyen de partager des articles, des vidéos ou des archives, mais le lien du Théâtre National d’Haïti ne propose presque rien.
L’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National
Un site web pour l’ISPAN est fondamental, mais cet organisme public n’en dispose pas. Il existe une page qui présente un très bref historique de sa création : « Créé par un décret gouvernemental du 28 mars 1979, l’ISPAN est un organisme technique autonome de l’État haïtien. Il a pour mission de dresser l’inventaire et le classement des éléments du patrimoine national, de réaliser des études et des projets de restauration de monuments et de sites historiques, et de diffuser des informations et de la documentation sur le patrimoine architectural et monumental, tant national qu’international ». Un site web permettrait de mieux mettre en valeur cette mission et d’apporter des informations actualisées.